Le 25 novembre dernier, en marge de l’Internet Governance Forum (IGF), à Berlin, un réseau d’activistes et d’intellectuels a publié un « manifeste pour la justice numérique » intitulé « Appel à prendre en main notre avenir numérique » [1]. L’objectif ? Se réapproprier un « pouvoir numérique » aujourd’hui concentré dans les mains de quelques acteurs privés et étatiques.
En 1888, l’écrivain américain Edward Bellamy avait imaginé à quoi pourrait ressembler un monde débarrassé des inégalités et de la cupidité du capitalisme triomphant. L’avènement de cette société idéale était décrit en détail dans un roman étonnant, Looking Backward, présentant un jeune endormi en 1887 qui se réveillait en l’an 2000.
À l’aube du premier Forum social québécois, les preuves de la faillite de l’ordre économique actuel sont évidentes pour tous. Cet ordre consacre les inégalités sociales au nom de la libre entreprise, il provoque la destruction des conditions mêmes de la vie au nom de la prospérité, il entraîne la dépendance aux hydrocarbures en provoquant des guerres cruelles apparemment sans issue.
Et pourtant, il y a un paradoxe.
L’émergence du processus des forums sociaux en 2001 à Porto Alegre au Brésil visait non seulement à critiquer la pensée unique portée par les élites économiques et politiques de la planète, mais aussi à stimuler des alternatives au néolibéralisme. L’une des facettes de cette stratégie était de prendre le contre-pied du Forum économique mondial ─ au cours duquel quelques milliers de personnages puissants se rencontrent pour traiter, à huis clos, des directions à donner à la mondialisation ─ en créant le Forum social mondial (FSM), un espace public ouvert à la participation de plusieurs dizaines de milliers de personnes de tous les horizons.
Les marxistes italiens Antonio Negri et Guiseppe Cocco proposent une lecture fort intéressante de la situation qui prévaut actuellement en Amérique latine. À partir notamment des expériences argentines et brésiliennes, ils démontrent comment la recomposition politique s’inscrit dans la lutte au projet néolibéral de mondialisation et ce, au cœur même de l’Empire.
Avec la présentation de la rétrospective de l’œuvre du cinéaste bolivien, Jorge Sanjinés, le festival Présence autochtone ne pouvait pas coller davantage à l’actualité effervescente de la Bolivie. Depuis les années 1960, ce sont les luttes, tant quotidiennes que politiques des peuples autochtones que s’efforce de raconter ce cinéaste déjà primé à Cannes. Avec son dernier film, Los hijos del ultimo jardin (Les jeunes du dernier jardin), il dénonce la corruption des dirigeants, questionne une jeunesse désabusée et rend hommage à l’esprit communautaire et combatif du peuple Aymara.
Si la mission première du Festival de théâtre des Amériques (FTA) est de permettre la création et la découverte d’artistes contemporains de chez nous et d’ailleurs, la façon de l’aborder est résolument engagée et radicale. Une lecture furtive de la programmation révèle tout le spectre vibrant des préoccupations sociales, politiques et artistiques qui animent les créateurs prenant part à cette onzième édition qui s’ouvre à Montréal le 25 mai. Rencontre avec des créateurs engagés.
Caracas - Sous la plupart des cieux, le mot mondialisation évoque des images d’hommes d’affaires et de conseillers d’entreprises aux salaires faramineux, proposant aux États des offres qu’ils ne peuvent refuser. Mais à Nuevo Horizonte, ce vaste barrio, ou bidonville, qui s’étend comme des vêtements sales sur une corde à linge dans les hauteurs, au-dessus de la capitale du Venezuela, le mot mondialisation évoque Martha Perez Miranda. Une souriante dentiste cubaine d’une cinquantaine d’années offrant des soins gratuits aux personnes démunies.
D’ici quelques semaines, le gouvernement libéral-conservateur de Jean Charest tiendra un « Forum national », qui se fera à huis clos ! Face à cette situation, le Réseau de vigilance a entrepris de mobiliser au grand jour l’ensemble des mouvements sociaux québécois en vue d’un « Forum populaire alternatif », les 6 et 7 octobre, au Palais des congrès de Montréal. Quelque 800 participants et participantes sont attendus, venant de toutes les régions, de tous les secteurs et groupes de la société québécoise : femmes, jeunes, écologistes, syndiqués, personnes assistées sociales, étudiants, etc.
À la fin de l’an passé, deux tiers des Brésiliens portaient au pouvoir un métallurgiste sorti du rang, syndicaliste et fondateur de la grande confédération syndicale, la CUT. Mais un an plus tard, où en est-on ? Luis Inacio Lula da Silva, dit Lula, pourra-t-il « livrer la marchandise » et en finir une fois pour toutes avec l’exclusion sociale ?
Il est déjà contesté par les grands propriétaires terriens qui détiennent l’essentiel des bonnes terres du Brésil, et adulé par les paysans sans-terre qui voient en lui celui qui va enfin rétablir la justice dans le pays le plus inéquitable du monde. Au début juin, le ministre brésilien du Développement agraire, Miguel Rossetto, sera à Montréal à l’invitation d’Alternatives. Ancien syndicaliste et vice-gouverneur de l’État du Rio Grande do Sul, le jeune ministre sait qu’il a devant lui tout un défi. La réforme agraire, promise depuis longtemps, sera ce qui fera ou défera le nouveau gouvernement de Luis Inacio da Silva, plus couramment appelé Lula.
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