Éducation

Ce printemps 2018 a vu se propager aux Etats-Unis une vague imprévue de grèves dans l’enseignement public. Ce sont des grèves organisées par une base d’enseignant·e·s, militant·e·s avec l’appui des syndicats de l’enseignement (ou parfois contre eux). Depuis février elles sautent d’un État conservateur à un autre … Et de plus elles gagnent des victoires significatives ! Ce sont des enseignant·e·s sous-payé·e·s dans les Etats « rouges » (Etats républicains partisans de Trump) qui mènent depuis fin février des grèves auto-organisées fructueuses qui leur ont permis de remporter des victoires économiques et (...)
L’enseignement supérieur ne se porte pas bien au Québec. L’université mal financée survit en employant une main d’œuvre précaire toujours plus prépondérante. La recherche fondamentale doit laisser place à celle qui profite à l’entreprise et qui permet d’accumuler le plus grand nombre de brevets. Au collégial, la formation générale est dévaluée, alors qu’on multiplie des diplômes adaptés aux besoins des employeurs. Les conseils d’administration dirigent les institutions d’enseignement comme des entreprises. La collégialité est vue avec une méfiance grandissante de la part des administrations, elle qui (...)
Dans un conseil national du parti libéral à Drummondville, Philippe Couillard a affirmé récemment que l’éducation serait désormais une « priorité nationale ». Plusieurs ont dû s’étouffer en entendant une pareille affirmation. Quoi ? Le fossoyeur de l’éducation au Québec, le champion des compressions sauvages ferait amende honorable ? En entrevue Sylvain Malette, président de la FAE, a manifesté ses doutes en parlant d’un vampire qui devient végétarien. Peut-on vraiment croire en ce virage radical ? Faisons honnêtement l’exercice. Admettons que les libéraux se seraient montrés sensibles aux cris de (...)
Il y a maintenant dix ans, des centaines de milliers d’étudiant-es du secondaire prirent la rue partout au Chili afin d’exiger une éducation de qualité et gratuite. Des « jeunes » de moins de 18 ans qui, moins de deux mois seulement après l’investiture présidentielle de la socialiste Michelle Bachelet en 2006, décidèrent d’entrer en grève générale, de prendre la rue et d’occuper leurs écoles pour défendre le droit à l’éducation. Une éducation publique de qualité et gratuite qui romprait avec le système néolibéral hérité de la dictature militaire d’Augusto Pinochet, qui a fait aujourd’hui du Chili le (...)
La décolonisation, les races et les classes politiques ont fusionnées dans une bataille épique. Une victoire historique sur le néolibéralisme sud-africain a été gagnée le 23 octobre, après l’explosion de trois semaines de mobilisation militante, la plus intense ici depuis l’abolition de l’apartheid en 1994. Les étudiants de l’université étaient furieux, et leurs cris « Les frais d’inscriptions doivent baisser » ont retenti depuis les campus sur les sites du pouvoir politique et à travers la société. Mais alors qu’il y aura une réduction effective de 6% des frais de scolarité en 2016, la prochaine (...)
En 2006 et 2011, les étudiants-es chiliens-nes se sont fortement mobilisés-es pour exiger une réforme complète du système d’éducation hérité de la dictature de Pinochet. La venue récente d’un gouvernement socialiste au pouvoir n’a toutefois pas mis un frein aux mobilisations étudiantes, malgré la promesse d’une réforme du système d’éducation et l’instauration de la gratuité scolaire universelle. L’arrivée au pouvoir de Michelle Bachelet au début de l’année a laissé présager la venue d’importantes transformations sociales pour la société chilienne. Alors que la campagne électorale de 2013 était (...)
Si plusieurs se plaignent des irrégularités du système d’éducation québécois, des parents se tournent vers des écoles différentes. Trente et une écoles alternatives existent au Québec. Les parents y sont des co-éducateurs, les élèves, partie prenante des décisions, les examens, inexistants et le rythme, adaptée. Portrait de la vision des écoles alternatives au Québec. Nadia Bergeron est mère d’un garçon de six ans qui a débuté à l’école alternative à Pointe St-Charles en septembre dernier. Elle est globalement satisfaite de son expérience même si elle avoue qu’elle n’a pas été sans défi. « Les parents (...)
Adopté le 28 janvier dernier par l’Assemblée nationale, le projet de loi sur l’égalité femmes-hommes a suscité de nombreuses réactions au sein de la société française. Ce projet de loi vise entre autres à combattre les stéréotypes entre les hommes et les femmes, et ce dès l’école primaire. Manifestations, appels au boycottage, le pays a vécu un mois de débats houleux laissant parfois place à des discours réactionnaires exacerbés par une France qui fait de moins en moins confiance à son gouvernement. La place des femmes dans la société et dans la sphère privée est au centre de la nouvelle politique (...)

Nous croyons que le déclassement en cours des professeur.e.s de cégep par le Conseil du trésor comporte des enjeux plus lourds et plus profonds qu’il n’y paraît, par delà l’incohérence dont il relève et les éventuelles conséquences salariales, en elles-mêmes odieuses et insultantes, qu’il implique.

Que vise le gouvernement Marois en ne reconnaissant plus aux professeurEs de cégeps leurs diplômes de maîtrise et de doctorat (Baisse salariale en vue pour les profs de cégep, Lisa-Marie Gervais, Le Devoir, 7 septembre 2013) ? Épargner quelques millions de dollars ? Dévaloriser l’enseignement au collégial ? Décourager la poursuite d’études supérieures à l’université ? Une chose est certaine, si ces diplômes ne sont plus nécessaires, c’est que ce gouvernement considère que le collégial devrait être, plus ou moins, un prolongement ou une reprise du secondaire, que le secondaire devrait être un (...)
Lors du Forum Social Mondial à Tunis, j’ai eu la grande chance de pouvoir participer à plusieurs ateliers sur l’austérité et l’éducation. J’ai pu constater que, bien au-delà de ce que je croyais initialement, les mesures antisociales que nous avons connues au Québec en ce qui concerne l’éducation se manifestent partout dans le monde. Que ce soit en France, en Angleterre, aux États-Unis, en Italie ou en Tunisie, les tendances vers la marchandisation du savoir et le désinvestissement public dans les études postsecondaires se multiplient à un rythme alarmant. Fort heureusement, la résistance (...)
Le 12 avril dernier, le Groupe de recherche et d’intervention régionales (GRIR) de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) a tenu un des premiers colloques académiques sur les événements du printemps dernier. Des professeurEs de différentes universités et cégeps ont partagés le micro avec les représentantes des trois principales associations étudiantes pour partager leurs réflexions et pour « prendre la mesure de ces événements ». Si les invitéEs étaient réuniEs pour faire un retour sur les luttes étudiantes, plusieurs ont souligné que le bilan véritable appartient aux étudiantEs. Il revient à (...)
On dit que la science n’est rien d’autre qu’une « série d’erreurs rectifiées » et que sa richesse provient de son aptitude à tenir compte de ses erreurs pour échapper aux illusions passées et ainsi s’approcher un peu plus du vrai. On aimerait qu’il en soit de même pour cet art qu’est la politique et auquel les diverses associations étudiantes ont dû recourir tant de fois ces derniers mois : parfois avec beaucoup de bonheur, parfois moins. Comment expliquer en effet qu’aux lendemains de ce sommet sur l’enseignement supérieur de février 2013 le gouvernement du PQ semble —au moins pour l’instant— (...)
Madame Marois, Je m’adresse à vous aujourd’hui en tant que Prof contre la hausse, en tant que mère, mais surtout en tant que simple citoyenne. Le Sommet sur l’enseignement supérieur s’est conclu hier sur ce que nous pressentions : la décision de votre gouvernement de passer outre les leçons du printemps dernier en haussant les droits de scolarité. Je ne m’étendrai pas ici sur la différence de nature entre une indexation et une hausse, des économistes l’ont fait pour moi et j’imagine que vous ne manquez pas de professionnels capables de vous informer. Vous semblez avoir très bien intégré le (...)
Nous sommes du nombre de ceux et celles qui ont pris part, à notre façon, au débat public ouvert par le Printemps érable. Ce débat a eu lieu tant au sein d’organisations déjà existantes que de collectifs qui ont vu le jour à cette occasion. Encore aujourd’hui, nous avons la conviction qu’un tel débat a eu lieu parce que la grève générale illimitée des étudiantes et étudiants et tout le mouvement populaire qui l’a accompagnée ont ouvert et imposé un véritable espace politique de réflexion, de débat et d’action. Un vent d’espoir, de mobilisation et de création a balayé le Québec. De nombreuses (...)
Il n’y a rien de mieux que ce Sommet sur l’Enseignement Supérieur pour nous le rappeler haut et fort : le Parti québécois n’a plus –en termes politiques— aucune boussole digne de ce nom, si ce n’est de se raccrocher comme à un vade-mecum, au budget du ministre Bachand et à son déficit zéro sur 3 ans, tous deux préparés sous les auspices du néolibéralisme par un parti largement déconsidéré et dont la formation de Pauline Marois prétend par ailleurs radicalement se différencier. Pourtant il y aurait tant eu de choses possibles à faire, ne serait-ce que parce bien des personnalités ou groupes (...)
Le 3 janvier 2013, le gouvernement libéral ontarien a imposé une convention collective aux enseignants. Ce geste unilatéral a été permis par l’adoption préalable de la loi 115. La loi spéciale interdisant le droit de grève des enseignants a permis à la province d’imposer un contrat de travail sans affronter les syndicats des travailleurs. Après avoir rempli son objectif de contourner le processus de négociation, le gouvernement a abrogé la loi spéciale le 23 janvier dernier. Que fait la Loi 115 ? Cette loi spéciale a fait du bruit durant l’automne 2012 alors que des grèves éclairs d’une (...)
Alors que lors de son discours de fermeture de l’École d’hiver de l’Institut du Nouveau Monde, le ministre de l’Enseignement supérieur a mis de côté la gratuité scolaire en la considérant comme une option trop coûteuse et en nous expliquant que les décisions qui allaient être prises au sommet devraient « évidemment l’être en fonction du monde tel qu’il existe et non d’un monde théorique », un questionnement s’impose ici quant au type de discussion qu’on nous propose. Qu’est-ce qu’en effet que ce SOMMET sur l’enseignement supérieur ? Qu’est-ce que ce sommet qui dès l’abord sélectionne certaines (...)
**Le texte complet des Têtes blanches carré rouge se trouve en pièce jointe à la fin du présent texte. Nous sommes de divers horizons politiques, culturels et professionnels. Nous avons en commun l’âge et une certaine vision du monde et de la société québécoise à laquelle nous avons contribué de diverses façons dans les dernières décennies. […] Dès le début, nous nous sommes senti-e-s interpellé-e-s par la lutte étudiante et nous avons appuyé jour après jour cette grève historique parce qu’elle constituait un rappel et un appel à faire du droit à l’éducation un des fondements de notre société. Nous (...)
Le ministre Pierre Duchesne a commencé ses consultations dans le cadre du sommet sur l’éducation supérieure. Le premier sujet abordé a été la qualité de l’éducation. Beau sujet s’il en est un : qui ne voudrait pas que l’éducation transmise soit de grande qualité ? Seulement, on peut se poser certaines questions. A-t-on souffert d’une crise qui a permis de constater que l’enseignement transmis dans nos universités n’était pas de qualité ? Nos diplômés seraient-ils des incompétents, ce qui fait qu’il faut absolument resserrer les critères de qualité ? Le problème de la qualité a-t-il été une (...)
Le 9 octobre dernier, la jeune blogueuse pakistanaise Malala Yousafzai recevait deux balles à la tête alors qu’un homme appartenant à un groupe de fondamentalistes islamistes montait dans son autobus scolaire pour l’abattre. Son crime : avoir publiquement défendu l’accès à l’éducation pour les femmes et les filles du pays. Dans un communiqué de Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP), l’organisation islamiste qui a ordonné l’assassinat, on soutient que la jeune fille a été ciblée parce qu’elle défendait des valeurs laïques et qu’elle aurait refusé de se soumettre à l’autorité de l’islam. Cette lecture (...)
Depuis quelques décennies, les gouvernements des pays de l’OCDE[1], notamment à travers le processus de Bologne en Europe, ont entamé des réformes majeures visant à instrumentaliser les systèmes d’éducation supérieure dans le but de relancer la croissance d’un capitalisme à bout de souffle. Ce sont maintenant ces mesures que l’on voit apparaître au Québec : « Diversification du financement », c’est-à-dire, hausse des frais de scolarité et du financement privé de l’Université. Mise en place d’une gouvernance managériale calquée sur l’entreprise Démultiplication des mesures d’évaluation des (...)
Le mercredi 13 juin au Gesù, l’Institut du Nouveau Monde organisait une table ronde sur le conflit étudiant. Marcos Ancelovici, Mathieu Bock-Côté, Pier-André Bouchard-Saint-Amand, Madeleine Gauthier et Diane Lamoureux étaient invités à décortiquer la signification sociale du conflit étudiant. La soirée s’est déroulée en quatre temps. La présentation d’un reportage de dix minutes sur les tintamarres de casseroles a été suivie d’une période d’échanges au cours de laquelle le public et les invités ont eu l’occasion de commenter le phénomène des manifestations de casseroles. Par la suite, les cinq invités (...)
Alors que le mouvement étudiant n’a jamais été aussi considérable au Québec et au Canada, la prise en compte de la jeunesse a récemment fait son entrée dans le paysage politique américain, d’une façon bien moins radicale. L’équipe électorale du président Barack Obama, aspirant à un second mandat, souhaite se consacrer en partie à l’électorat qui a le plus souvent soutenu les candidats démocrates, à savoir la jeunesse américaine. Cette jeunesse qui évolue dans l’un des systèmes éducatifs postsecondaires les plus coûteux au monde. Soutenu par près de 66 % des jeunes de 21 à 29 ans lors de la campagne (...)
La loi spéciale adoptée sous bâillon par l’Assemblée nationale le 18 mai dernier a entraîné son lot de contestations. Depuis, le débat fait rage et les opinions se polarisent. Certains dénoncent une loi matraque qui impose des limites à la liberté d’expression et la liberté d’association. D’autres, plus résignés, doutent de la bonne foi du gouvernement à dénouer l’impasse. Dans la tempête, il ne faudrait pas perdre de vue certains aspects de la loi qui soulèvent des questions quant à la primauté du droit, et ce, indépendamment de la position de chacun sur les frais de scolarité. Faciliter les (...)
Cet après-midi (le 20 avril 2012), les citoyen.ne.s, les étudiant.e.s de Montréal ont manifesté/ « émeuté », pour s’opposer au Salon du Plan Nord. Il faut comprendre que ces événements ne sont pas le fruit du hasard, ni la volonté diabolisée de groupes de casseurs obscurs, mais la suite logique de plus de 20 ans de politiques néolibérales. Quand plusieurs groupes écologistes ont commencé à organiser l’une des manifestations de cet après-midi, nous ne le faisions pas dans un esprit de court terme. Quand les étudiant.e.s ont commencé à faire la grève, il y a de cela plus de 10 semaines, ce n’était (...)
Symbole évocateur du mouvement étudiant voire des ses luttes, le carré rouge est apparu en 2004-2005. À l’origine, il signifiait que la jeunesse estudiantine était carrément dans le rouge, c’est-à-dire de plus en plus endettée, croulant sous les charges diverses. Celui-ci, aujourd’hui encore, est emblématique, l’ardoise n’étant pas plus reluisante. Mais, ces derniers jours, le carré rouge, ce symbole du gouffre financier dans lequel nous enfermons nos jeunes (et moins jeunes), symptôme indéniable d’un manque de justice sociale criant et d’un projet crédible de société cède le pas à un autre : le (...)
Cette semaine a été des plus paradoxales : alors que le gouvernement a sommé la CLASSE de condamner la violence afin de pouvoir accéder aux tables de négociations avec les fédérations étudiantes, plusieurs universités ont été sous le coup d’injonctions ayant conduit à des scènes d’une violence rare, d’une violence qui vous laisse un goût amer dans la bouche, d’une violence qui vous dégoûte. En effet, ces injonctions se sont accompagnées d’une présence massive des agents de sécurité et des forces policières créant un climat d’extrême tension au sein des établissements. De nombreux actes (...)
Depuis mercredi, la ministre de l’Éducation enjoint les directions des collèges et des universités à forcer le retour en classe des étudiants. Elle indique que, là où les étudiants ont voté majoritairement pour la grève, « toutes les mesures doivent être prises pour que les cours se donnent ». En clair, la ministre demande aux administrateurs et aux professeurs d’aller à l’encontre de décisions démocratiques prises par des instances légitimes, soit les associations étudiantes. Avec ce nouvel effort pour briser le mouvement social qui s’exprime depuis plusieurs semaines, la ministre joue un jeu (...)

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