La dette ? Une construction sociale, fondatrice d’un pouvoir arbitraire, estime David Graeber, anthropologue et économiste états-unien, considéré par le New York Times comme l’un des intellectuels les plus influents actuellement. Les pays pauvres et les personnes endettées sont aujourd’hui enchainés aux systèmes de crédit. Piégés dans des relations basées sur la violence, les inégalités et justifiées par la morale, décrit l’auteur, dans un ouvrage qui retrace 5000 ans d’histoire de la dette. « Rembourser ses dettes » est devenu un dogme, impossible à contester. Et si, malgré tout, on décidait d’effacer l’ardoise ? Avec le mouvement Occupy Wall Street, David Graeber lance des actions de désobéissance civile pour démontrer l’absurdité du système capitaliste actuel. Entretien de Basta Mag !
« Afrique esclavagisée, colonisée, martyrisée, dévalisée ! Ainsi donc, l’Afrique doit du fric ! » Sur la scène du Spectrum de Montréal, le militant reggaeman ivoirien Tiken Jah Fakoly rappelait à la foule qu’après toutes ces insultes globales, le peuple africain doit encore et toujours consacrer une grande partie de ses capitaux au service du remboursement de la dette. Malgré l’ensemble des maux qui affligent le continent - et, surtout, le fait que cette dette a été, intérêts obligent, remboursée plus de trois fois déjà - l’Afrique doit du fric. Encore et encore.
C’est sans grand éclat que Jubilee South Africa a protesté, en octobre, contre la réunion annuelle du FMI et de la Banque mondiale à Washington. À l’évidence, le lien entre les politiques des institutions financières internationales, la dette de l’Afrique du Sud et les coupures de courant n’est pas encore clair dans la tête des gens.
Paul Martin ne cesse de parler de son « programme très ambitieux », mais on a beau se forcer, il est de plus en plus ardu d’y trouver de l’ambition. À moins qu’il ne s’agisse de son intention de diminuer la dette. Paul Martin et son obéissant ministre des Finances sont déterminés à abaisser la dette nationale à 25 % du produit intérieur brut (PIB). C’est gravé dans le roc.
Quelques jours après le début de l’invasion de l’Irak par les troupes des Etats-Unis, de Grande Bretagne et d’Australie, George W. Bush a estimé devant le Congrès que le coût de la guerre pour le Trésor US s’élèverait à 80 milliards de dollars. Selon le PNUD et Unicef, c’est précisément la somme annuelle nécessaire à l’échelle de la planète pour garantir l’accès universel à l’eau potable, à l’éducation de base, aux soins de santé primaire, à une alimentation décente et aux soins gynécologiques et d’obstétrique (pour toutes les femmes).
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