Catastrophes à Port-au-Prince

Le 12 janvier 2010 non seulement rappelle la plus grande catastrophe naturelle à avoir jamais affecté Haïti, il est aussi la date qui lance la deuxième décennie du XXIe siècle dans notre pays. Les cent ou trois cent mille morts et la grande désolation laissés par le séisme vont amener sur nos rives une flopée de bons samaritains, institutions internationales spécialisées dans les catastrophes et aventuriers de l’entraide, dont la plupart vont nous dépouiller au lieu de nous aider. Les 35 secondes du tremblement de terre et la gestion catastrophique de l’après-séisme marquent toute la décennie (...)
La Concertation pour Haïti (CPH) dévoile aujourd’hui les résultats d’une nouvelle recherche sur l’aide canadienne en Haïti, dans laquelle elle dénonce le manque de transparence du Canada et remet en question le modèle de développement qu’il impose. Quatre ans après le séisme, et bien qu’on observe certaines avancées en matière de reconstruction, la situation demeure critique. Le relogement de la population affectée par le séisme, l’épidémie de choléra et le contrôle du processus d’aide d’urgence et de reconstruction sont, notamment, autant d’enjeux qui suscitent une profonde inquiétude. La recherche (...)
Les propos de Camille Chalmers, directeur exécutif de la PAPDA |1| ont été recueillis par Camille Lebouvier stagiaire au CADTM Belgique. Camille Lebouvier : Quel est votre ressenti par rapport à l’image d’Haïti véhiculée par les médias européens d’une situation très violente et chaotique ? Camille Chalmers : Je ressens une grande déception. La presse internationale, les médias mainstream véhiculent une image négative d’Haïti tout à fait différente de la réalité. Cette image est alimentée par de nombreux stéréotypes, notamment ceux des institutions financières internationales qui présentent la (...)
Baby Doc, ancien président a vie d’Haïti, est revenu dans son pays natal après 25 ans d’exil. Pourquoi ? Certainement pas pour des raisons sentimentales comme sa maladie grave le laisse croire. La récupération du trésor volé à son peuple et déposé dans les banques suisse est au cœur d’un voyage moins risqué qu’il n’y paraît, malgré les quelques heures passées à rendre des comptes à la justice de son pays. Révélations. S’il s’agissait d’organiser une diversion en plein débat sur la tenue du second tour des élections présidentielles, le retour en Haïti de Jean-Claude Duvalier alias Baby Doc est une (...)
Le premier anniversaire du terrible séisme du 12 janvier, qui a causé la mort de 300.000 personnes, dévasté la capitale et d’autres villes, trouve Haïti dans une profonde crise sociale et des problèmes politiques récurrents. La minute fatidique, c’était 14 :53 (heure locale), lorsque le cataclysme de 7 degrés ayant son épicentre à 15 kilomètres de la capitale, Port-au-Prince, a renversé le palais présidentiel, la cathédrale, les écoles, les hôpitaux, les ministères et des dizaines de bâtiments institutionnels. Des dizaines de milliers de résidences se sont également effondrées, prenant au (...)
Un an après le séisme survenu le 12 janvier 2010 en Haïti, les membres de la Concertation pour Haïti (CPH) dont est membre Alternatives dressent un bilan décevant de l’aide canadienne en Haïti. L’approche préconisée par le gouvernement canadien ne permet pas d’amorcer véritablement une reconstruction d’Haïti. Privilégiant une stratégie de court terme et des projets à effets de redressement rapide, les projets financés par le Canada ne s’attaquent pas aux causes structurelles de la vulnérabilité d’Haïti. Or, c’est à cette seule condition qu’Haïti pourra se reconstruire autrement et durablement. (...)
Le processus électoral incertain que vit Haïti ferme au niveau politique un an de cauchemar pour le pays, frappé, entre autres malheurs, par un tremblement de terre dévastateur ayant tué environ 300.000 personnes et une épidémie de choléra qui a déjà causé plus de 3.000 morts. 2010 a été une année terrible pour la nation caribéenne qui, en janvier, a vu mourir en quelques secondes des milliers de personnes aplaties sous des blocs de bétons, avant de subir les conséquences mortelles du choléra. Ces catastrophes ont été suivies par d’autres tragédies, comme le passage de l’ouragan Thomas, (...)
Des élections présidentielles et législatives auront lieu en Haïti le 28 novembre. Et ce, malgré la profonde instabilité que connaît le pays depuis le tremblement de terre. La reconstruction a peu avancé depuis neuf mois. Une épidémie de choléra progresse. Les incidents se multiplient. Plusieurs candidats demandent le report du scrutin, et des citoyens appellent au boycott. Quel regard les Haïtiens portent-ils sur la situation de leur pays à la veille de ces élections ? Le site américain Truthout a recueilli leurs témoignages - traduction BASTA !. Nous avons demandé à des Haïtiens de (...)
Le tissu social haïtien qui s’est avéré très poreux lors des dernières catastrophes ne date pas d’aujourd’hui. Ce tissu social dont les premières pierres de son architecture ont été posées dès le lendemain de la proclamation de notre Indépendance en 1804 n’est devenu plus simplement que plus vermoulu. Cette situation résulte de la domination du mode de production féodalo - capitaliste rachitique qui entrave son évolution intégrale. Une minorité riche, issue de toutes les couches épidermiques et protégée par une couche sociale dirigeante réactionnaire et extravertie, en est la principale (...)
Les organisations paysannes sont en colère contre les autorités haïtiennes pour avoir permis aux multinationales et aux grandes sociétés de profiter de la reconstruction post-séisme pour augmenter encore la dépendance du pays vis-à-vis du monde extérieur. Ils réclament à la place un programme radical de reconstruction agricole, destiné à remettre sur pied une paysannerie ravagée. Cette reconstruction serait fondée sur la souveraineté alimentaire. Le 4 juin 2010, environ 10 000 paysans haïtiens ont marché de Papaye à Hinche dans le Plateau Central de l’île. Ils ont brûlé plusieurs sacs de (...)
L’annonce qui a fait croire que le Quai d’Orsay allait restituer aux Haïtiens l’indemnité que la France leur avait recelée de 1825 à 1947, contre sa reconnaissance de l’indépendance d’Haïti, était bien sûr un canular, celle-ci n’ayant pas encore honoré même son engagement au fonds mis sur pied pour la reconstruction d’Haïti par les Nations unies à la suite du tremblement de terre du 12 janvier 2010. Mais ce canular a eu le mérite de relancer un débat sur cette escroquerie historique dont la réparation demeure, aujourd’hui encore, une revendication légitime. À tout considérer, la demande de (...)
La situation des droits de la personne est alarmante plus de 6 mois après le séisme du 12 janvier 2010. Alors que la terre a tremblé le 12 janvier dernier entrainant un impressionnant et douloureux cortège de dévastations, de destructions, de larmes et de pertes irréparables les comportements politiques et les structures de domination ne semblent pas avoir subi la moindre secousse. Bien au contraire les structures de notre société caractérisées par une brutale exclusion des couches majoritaires et une violence structurelle contre les masses populaires semblent se renforcer. Ce qui se (...)
L’entreprise américaine Monsanto a donné des graines transgéniques à Haïti. Ce fait a été dénoncé le 10 mai dernier dans un article écrit par le curé français Jean-Yves Urfié, ex-professeur de chimie du Collége Saint Martial, à Port-au-Prince. Urfiè écrit dans son article : “La société transnationale Monsanto offre aux agriculteurs du pays un cadeau mortel de 475 tonnes de maïs transgénique, avec les engrais et les pesticides associés, qui seront remis gratuitement par le Projet Winner, avec l’appui de l’ambassade des États-Unis en Haïti”. Selon lui, la multinationale Monsanto a déjà commencé à (...)
Le tremblement de terre du 12 janvier 2010 a fait des heureux. La multinationale Monsanto va « offrir » aux paysans haïtiens un cadeau empoisonné : 475 tonnes de semences OGM, sans compter leurs engrais et pesticides, qui seront distribuées gratuitement par le projet WINNER, soutenu par l’ambassade américaine. On croit rêver. 1. Les Haïtiens savent-ils que c’est Monsanto qui fabriquait le défoliant, dit « agent orange », utilisé par les bombardiers américains pendant la guerre du Vietnam, et qui a empoisonné tant de soldats américains et de civils vietnamiens ? 2. Les Haïtiens savent-ils que (...)
Dans sa chronique du Devoir des 24-25 avril 2010, Gilles Courtemanche pose la question : Faut-il reconstruire Haïti ? Sa réponse, c’est qu’il ne faudrait pas reconstruire le pays dysfonctionnel d’avant le séisme mais d’abord investir dans l’éducation, en en faisant si nécessaire une condition imposée par les bailleurs de fonds. Pour une rare fois, je ne suis pas du tout d’accord avec lui. D’abord, de qui est-il question dans cette question ? De Nous : faut-il que Nous reconstruisions Haïti ? Il n’en peut être autrement lorsque les choix à faire sont ceux des « bailleurs de fonds ». Sur ce (...)
Lors de la récente Conférence internationale des donateurs pour Haïti, Cuba a annoncé un programme pour reconstruire complètement le service de santé national du pays. Bien que cet ‘engagement’ ait été, sans nul doute, le plus ambitieux et le plus impressionnant des 59 efforts consentis par les institutions financières, blocs régionaux et gouvernements présents, il a été largement ignoré par les principaux médias des États-Unis, et de ce fait est passé inaperçu aux yeux de l’ensemble du monde. Le programme proposé par Cuba et basé sur le système hautement efficace en vigueur dans ce pays comprend (...)
Position des Mouvements sociaux haïtiens sur le processus de “reconstruction” d’Haïti Les organisations et mouvements sociaux haïtiens dénoncent le processus adopté pour la formulation du *Plan de Reconstruction d’Haïti*, document de base ayant servi aux discussions de la Conférence des bailleurs qui s’est achevée le 17 mars à Santo Domingo, vu que ce processus s’est caractérisé par une exclusion quasi-totale des acteurs sociaux haïtiens et une participation faible et non-coordonnée des représentants de l’Etat haïtien. La voie tracée pour la reconstruction d’Haïti à travers le PDNA (Evaluation (...)
« Il nous faudra assurer, au cours des prochains mois, la nourriture, de l’eau et d’autres services à la population haïtienne qui manque de tout. Il est donc crucial de stimuler la production agricole. » C’est en ces termes que le coordonnateur de la Commission de l’assistance alimentaire, Michel Chancy, a fait ressortir l’importance d’orienter le programme alimentaire vers les produits locaux, lors d’un point de presse, le vendredi 19 février 2010, à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ). « Mais pour cela, il y a toute une série de précautions à prendre pour que l’aide (...)
Représentant environ 25% du PIB, l’agriculture est le secteur le moins affecté par le séisme du 12 janvier 2010. En effet, les infrastructures agricoles rurales, les systèmes d’irrigation, la production n’ont subi le moindre dommage. Le milieu rural est surtout touché par le fait qu’une bonne partie de la population de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince désertant la capitale est allée se réfugier en province, selon le constat de la Coordination nationale pour la sécurité alimentaire (CNSA) annonçant que les méfaits de cette migration seront ressentis plus tard. Les informations publiées (...)
Un peu plus d’un mois après le séisme du 12 janvier, le Premier ministre haïtien, Jean-Max Bellerive, sort de son silence. Il évoque les besoins du pays et les pistes pour le reconstruire. Près d’un mois après la catastrophe qui a frappé Port-au-Prince, quelle évaluation peut-on faire ? JEAN-MAX BELLERIVE Nous avons à peu près 1 million de personnes dans les rues, plus de 500 000 personnes déplacées, plus de 400 000 blessés, près de 500 centres spontanés où les gens se sont regroupés, même, si au fur et à mesure, il y a une prise en charge de ces centres par la communauté internationale en (...)
Jean Ziegler, ancien rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation et auteur de la Haine 
de l’Occident, évoque les enjeux de la reconstruction. L’intervention massive des États-Unis en Haïti a-t-elle une signification simplement humanitaire ou plutôt politique et géostratégique ? Jean Ziegler. L’aide humanitaire massive des États-Unis est évidemment la bienvenue dans une situation aussi apocalyptique. Mais, en même temps, les impératifs géostratégiques américains jouent leur rôle : Haïti est à 160 km des côtes orientales de Cuba. S’implanter durablement en Haïti permet aux (...)
Collectif d’auteurs haïtiens-québécois 30 janvier 2010 Amérique Latine Haïti, à la suite du séisme du 12 janvier dernier, les destructions matérielles et immatérielles sont à peine mesurables. [...] Pis encore, le fonctionnement constitutionnel du gouvernement est en partie enrayé : les élections de février 2010 pour le renouvellement au complet de la Chambre des députés et du tiers du Sénat ne sont plus possibles, le mandat du président prend fin en 2010. Désormais, le gouvernement ne pourra opérer qu’à l’intérieur d’un cadre extraordinaire d’arrangement politique, en dehors de l’ordre (...)
Touché par les appels pressants des sinistrés d’Haïti regroupés dans quelques 300 camps de fortune à Port-au-Prince, le comédien Sébastien Dhavernas a décidé de s’impliquer et d’entreprendre des démarches afin d’organiser l’achat, le transport et la distribution sur le terrain d’unités de toilettes portables. Alternatives a immédiatement répondu à cet appel et 24 heures plus tard un premier don de 30 unités a été effectué par la filiale brésilienne du fabricant de toilettes mobiles Polyjohn Enterprises International.Alternatives grâce à ses contacts avec le gouvernement brésilien, a obtenu de celui-çi (...)
Les centaines de médecins haïtiens qui ont été formés à Cuba ces dernières années ont volé au secours de leurs compatriotes. Ils travaillent au coude à coude avec les membres des brigades de spécialistes cubains qui prêtent leur assistance aux survivants du séisme qui a rasé Port au Prince. L’un d’entre eux a su résumer clairement la situation en ces quelques mots : « Ce dont nous avons besoin, a-t-il déclaré à la télévision, ce sont des médecins, des secouristes, des pompiers, des ingénieurs et des architectes. Nous n’avons rien à faire de soldats ni d’armes au milieu de cette tragédie nationale. » (...)
À l’attention des gouvernements et organisations réunies à Montréal pour faire face à la situation en Haïti La récente tragédie en Haïti a ému les peuples du monde entier de par son impact destructeur, ses conséquences environnementales et sociales, et surtout la perte de vies humaines qu’elle a provoquée. Lamentablement, les désastres naturels ne sont pas une nouveauté dans ce pays des Caraïbes, comme en font foi les ouragans Hanna et Ike au cours de l’année 2008. Il n’est pas non plus nouveau de voir la communauté internationale lancer des promesses de coopération et d’aide à Haïti. En tant (...)
Le tremblement de terre que vient de subir Haïti est abominable et l’aide internationale indispensable. Mais à la faveur de cette crise, les pays donateurs pourraient appliquer à l’île une « thérapie de choc » revenant à la mettre sous tutelle et à y instaurer un nouveau colonialisme. « Il faut confier aux Haïtiens eux-mêmes la reconstruction de leur pays », plaident Jean-Louis Bianco, ancien ministre, député et président du conseil général des Alpes-de-Haute-Provence, et Nicolas Cadène, membre du conseil national du Parti socialiste. Ce que vient de subir Haïti, un des pays les plus pauvres de la (...)
Nous avons vu se manifester les profiteurs de catastrophe en Irak et à la Nouvelle-Orléans et on peut s’attendre à les voir en nombre en Haïti dans les semaines et les mois qui viennent. Les entreprises de sécurité privées voient dans le battage médiatique sur les « pillards » la promesse de marchés juteux Après l’ouragan Katrina, le nombre de sociétés de sécurité privées enregistrées (et non enregistrées) s’est multiplié en quelques jours. Les banques, les particuliers fortunés et le gouvernement américain ont tous fait appel à des sociétés privées de sécurité. J’ai moi même rencontré des mercenaires (...)
Ce que vient de subir Haïti, un des pays les plus pauvres de la planète, est un désastre considérable qui constitue également un choc psychologique d’une extrême violence pour les Haïtiens. Au-delà d’une gourmandise malsaine de nos médias et d’un concours des images les plus pénibles, il est essentiel d’aller plus en avant sur la situation concrète que vit et va désormais vivre ce peuple antillais, le premier à s’être émancipé des colons blancs le 1er janvier 1804. La destruction tant matérielle qu’organisationnelle et structurelle de cet État de 10 millions d’habitants amène à cette réflexion sur (...)
La vulnérabilité d’Haïti aux catastrophes naturelles, les pénuries alimentaires, la pauvreté, la déforestation et le manque d’infrastructure, ne sont pas accidentels. En se contentant de dire que c’est la nation la plus pauvre du monde occidental, on oublie l’essentiel : Haïti a été rendue pauvre - par la France, les États-Unis, la Grande Bretagne et d’autres puissances occidentales, sans oublier le FMI et la Banque mondiale. Aujourd’hui, lorsqu’il vient en aide à Haïti, le FMI continue les politiques qui en ont fait une île de la précarité, bien avant le séisme. Jeudi, le FMI a annoncé en (...)
Comment pourrait-on, ici et aujourd’hui, ne pas penser à Haïti ? Et ne pas chercher au-delà de l’émotion, le sens, que comme tout événement, celui-ci porte, et qui permet de préparer l’avenir ? Mais, saturé d’émotion, le drame échappe encore à la discussion. "Raisonner quand tous ces gens souffrent ! N’avez-vous pas honte ?" Non. Raisonnons, pour ne pas rester silencieux, étranger à cette souffrance. On pourrait rappeler que, dans la société du spectacle, l’émotion elle-même est spectacle, que l’organisation de la charité et de la "mobilisation" forme une tendre image d’unanimisme dans la (...)

Thèmes

Je m’abonne

Recevez le bulletin mensuel gratuitement par courriel !

Je soutiens

Votre soutien permet à Alternatives de réaliser des projets en appui aux mouvements sociaux à travers le monde et à construire de véritables démocraties participatives. L’autonomie financière et politique d’Alternatives repose sur la générosité de gens comme vous.

Je contribue

Vous pouvez :

  • Soumettre des articles ;
  • Venir à nos réunions mensuelles, où nous faisons la révision de la dernière édition et planifions la prochaine édition ;
  • Travailler comme rédacteur, correcteur, traducteur, bénévole.

514 982-6606
jda@alternatives.ca