Canada

« Mais quel genre d’homme fait ça, tuer sa femme ? »

– La neutralité n’existe pas, il s’agit de la subjectivité blanche. [1]. – Je pose donc mon cadre d’énonciation. Je ne suis pas blanche, je suis algérienne avec le privilège acquis par la violence coloniale, d’avoir un passeport français. Je n’ai pas fait de grandes études. Déjà au lycée je désertais. J’ai osé m’immerger à 35 ans « dans la gueule du loup » pensant avoir les reins assez solides. – Je remercie les nations autochtones de me tolérer sur leurs terres sacrées. — NTB Me voilà à ma seconde immigration, cette fois avec un visa précaire. Je pensais l’université québécoise plus ouverte que la (...)
Nous sommes des jeunes d’Extinction Rebellion Québec et de la CEVES. Nous sommes des personnes racisées et noires. Nous sommes déçu·es. Nous sommes insatisfait·es. Nous croyons en un futur juste et vert, mais la vision de la lutte climatique mainstream laisse énormément à désirer. Nous croyons en notre mouvement et c’est pour cela que nous dénonçons publiquement les problèmes fondamentaux qui lui ont nui pendant des années et qui risquent de lui nuire encore, à moins d’un changement immédiat et urgent. Aujourd’hui, nous dénonçons la discrimination systémique exercée à notre encontre par deux (...)
Des membres de la Première nation de Madawaska ont allumé un feu sacré pour Chantel Moore, une femme de la Première nation Tla-o-qui-aht en Colombie Britannique qui a été tuée par la police d’Edmundston le 4 juin dernier lors d’une vérification de son état de santé. Moore avait récemment déménagé à Edmundston pour se rapprocher de sa fille de cinq ans et de sa mère. Depuis avril, la police canadienne a tué au moins cinq autochtones : Chantel Moore, 26 ans, Eishia Hudson, 16 ans, Jason Collins, 36 ans, Stewart Kevin Andrews, 22 ans et Everett Patrick, 42 ans. Selon Russ Letica, de la Première (...)
L’apparition de l’épidémie de la COVID-19 à Wuhan en Chine, puis sa transformation en pandémie, a transformé les pratiques de relations sociales à travers des États et territoires où vivent peuples, citoyens et sujets. De pareils phénomènes sanitaires circonscrits dans certains pays d’Afrique ont déjà produit ses effets dévastateurs, comme la flambée d’Ebola, ou en Haïti qui a été gravement affectée par l’épidémie du choléra ayant modifié complètement les habitudes de l’utilisation et la consommation de l’eau dans ce pays. En Haïti, la COVID-19, causée par le virus du SRAS-CoV-2, aurait pu enclencher un (...)
Nous avons appris par des témoignages, des faits, des recherches et des statistiques que oui, les forces policières canadiennes sont racistes. Les médias ont également dévoilé d’innombrables exemples de policiers qui ont ciblé des peuples autochtones et des personnes noires avec des actes de violence raciste et sexiste, des violences sexuelles et la mort. Lorsque les politiciens, les journalistes et les commentateurs ont continué de nierl’existence du racisme au Canada, il est devenu évident que le privilège et la suprématie des Blanc·hes étaient bien enracinés dans la société canadienne. (...)

Sans statut légal depuis 2018, Abdoul* vit dans une peur et une instabilité constantes. Avec l’arrivée de la pandémie de COVID-19 et en l’absence d’appui financier du gouvernement, sa précarité prend aujourd’hui une ampleur critique.

Alors que la société civile, les militants, les gouvernements et les Nations unies considèrent 2020 comme une année cruciale pour faire avancer les droits des femmes et l’égalité des genres, la crise du féminicide au Canada – autrefois pays phare de l’égalité entre les hommes et les femmes – met en lumière le long chemin qu’il reste à parcourir. Toutes les 72 heures, une femme ou une jeune fille est assassinée au Canada – un chiffre qui n’a pas évolué en 40 ans – et chaque semaine, une femme est assassinée par son partenaire. Au mois de mars, la 64e session de la Commission de la condition de la (...)

Un avenir de réconciliation dilapidé en même temps que les milliards qui financent le projet LNG Canada.

Le manque d’éthique, incarnée par les grandes entreprises, dirige une grande partie de l’économie canadienne. Du mépris flagrant démontré par le secteur extractif envers l’environnement et les droits humains à la fabrication de systèmes et de composants d’armes utilisés pour la guerre au Yémen, le Canada profite de la destruction et des conflits. Au cours des dernières années, un nouveau secteur a gagné du terrain dans l’économie canadienne. Le nombre de start-ups technologiques et de laboratoires de recherche travaillant au développement de l’intelligence artificielle croît à un rythme (...)
La population de l’Amérique du Nord, souvent ne sait pas comment répondre aux questions posées par la situation sociale et politique tendue du Honduras, un pays sous l’influence transnationale des États-Unis et du Canada. Pourquoi tant de manifestations de milliers de personnes, presque sans interruption, au cours des dix dernières années, et pourquoi les gens partent-ils massivement en caravanes forcées à travers le Guatemala et le Mexique vers ce Nord coupable ? Il n’y a pas de réponse simple à ces questions et il n’est pas honnête de répéter le cliché selon lequel les gens fuient (...)
La dernière année a été caractérisée par une montée des tensions autour de l’ouverture du Campus MIL de l’Université de Montréal, avec ses effets prévisibles sur l’augmentation des loyers et le déplacement des ménages à faible revenu de Parc-Extension, un quartier situé dans les environs immédiats du nouveau campus (Shingler 2018 ; Dyck & Larrivée 2018). Ces tensions sont alimentées par l’absence d’un plan coordonné pour atténuer le déplacement forcé de plusieurs résidents et résidentes de Parc-Extension. Bien que certaines mesures aient été récemment adoptées, telles que l’acquisition d’un bâtiment (...)

L’ambassade des États-Unis à Ottawa s’est vantée dans une note de service intitulée « Le Canada adopte la politique étrangère : America First », en mars 2017, après que le premier ministre Trudeau ait nommé la fauconne intransigeante Chrystia Freeland au poste de ministre des Affaires étrangères.

Le Canada a travaillé d’arrache-pied pour se bâtir une réputation de nation juste et pacifiste. Cette image est incarnée par le Premier ministre actuel, Justin Trudeau, qui, lors de son élection en 2015, avait promis d’amener ses « voies ensoleillées » (ou sunny ways), suite aux 10 ans de gouvernement conservateur. C’est en accord avec son image « ensoleillée » que Trudeau a annoncé, lors de la réunion du G7 à Biarritz, fin août, que le Canada offrirait 15 millions de dollars pour lutter contre les incendies qui ont sévi en Amazonie et qui menaçaient de causer des dommages irréparables à l’un (...)

Deux ans après le génocide des Rohingyas au Myanmar, les défenseur·es canadien·nes des droits humains attendent toujours que le gouvernement libéral respecte ses responsabilités légales et morales à l’égard de la minorité musulmane.

« Le travail gratuit, ça suffit ! » : depuis l’automne 2016, les étudiant·es québécois·es demandent au gouvernement de mettre en place la pleine rémunération des stages dans tous les domaines d’études et de reconnaître leurs études comme un travail qui mérite un juste salaire. Ils·elles souhaitent aussi que le statut des stagiaires fasse partie de la Loi sur les normes du travail. Pour mener ce combat, les étudiant·es se sont organisé·es en Comité unitaire sur le travail étudiant (CUTE), des groupes de travail autonomes vis-à-vis des associations et syndicats étudiants créés dans différents campus. (...)
À l’automne 2018, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié un rapport alarmant [1] soulignant la nécessité de limiter le réchauffement planétaire à 1,5° Celsius d’ici 12 ans afin d’éviter un chaos climatique irréparable. Alors que l’industrie des combustibles fossiles et de nombreux décideurs occidentaux s’entendent pour continuer à agir comme si de rien n’était, recyclant sans fondement l’argument de la nécessité de la sauvegarde des emplois sans tenir compte de l’argument environnemental pour justifier les milliards de dollars dépensés par les contribuables (...)
L’opposition au G7 les 7-9 juin derniers, tant à La Malbaie qu’à Québec, a été le lieu de dérives quant au respect du droit de manifester et un recul de libertés fondamentales, telles que la liberté d’expression et de rassemblement, mises à mal du fait de la sécurisation démesurée et une présence excessive et non nécessaire de forces policières. Rappelons que depuis la fin des années 1990 et le début des années 2000, la manifestation de sommet (« summit protest ») est un type de mobilisation qui a été mis en pratique et a connu certains moments forts. On n’a qu’à penser au succès de la perturbation (...)
Le droit de manifester : une activité expressive nécessaire et protégée La manifestation pacifique est une activité expressive qui est protégée par le droit fondamental à la liberté d’expression consacrée dans la Charte québécoise ainsi que la Charte canadienne des droits et libertés. Ces chartes ont préséance sur tout texte de loi adopté par le gouvernement ou tout autre palier étatique. Les tribunaux ont reconnu le caractère fondamental de la manifestation pacifique. Très récemment, dans les causes impliquant notamment l’article 500.1 du Code de la sécurité routière et certains articles du (...)

"C’est la peur que tu as qui te fait voir et entendre tout de travers ; car l’un des effets de cette triste passion est de troubler les sens, et de faire paraître les choses autrement qu’elles ne sont." - Miguel de Cervantes, L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche (1605)

Aucune « casse » lors du G7, mais le « principe du respect de la diversité des tactiques » a néanmoins été critiqué par des progressistes, même plusieurs jours avant la première manifestation. On reprochait à ce principe de permettre à n’importe qui de faire n’importe quoi, sans aucune réflexion stratégique. Voici, pour rappel, une présentation rapide du principe, dont chaque élément est important : 1) Le « principe » constitue une base commune pour justifier des modes d’action en fonction de certaines valeurs, dont la liberté (individuelle et collective), l’égalité et la solidarité ; 1) Le « (...)
On nous avait prévenu. On nous l’a dit et redit, à la télé, à la radio, dans les journaux, des centaines, des milliers, de fois. Tel l’hiver dans « Game of Thrones », la casse était en chemin, avançait, inexorablement, et serait bientôt à nos portes. Alors, les hordes de barbares déferleraient sur Québec et la Malbaie, rasant tout sur leur passage. Animés par la peur, des commerçants de Québec placardèrent leur commerce comme on se prépare au passage d’un ouragan. Certaines personnes ont, certes, essayé de prévenir le pire en nous invitant à résister en restant « beaux et dignes ». D’autres ont (...)
Il n’y a pas à dire : le G7 à La Malbaie aura suscité beaucoup de questions, de craintes et de colère dans les derniers mois. Petit retour sur les mobilisations et les enjeux entourant ce sommet plus d’une fois critiqué par de nombreux mouvements sociaux. Dans les derniers mois, quelques groupes mobilisés contre le G7 à Québec avaient tenté à plusieurs reprises de mettre de l’avant le manque de transparence, la répression politique, la limitation au droit de manifestation, l’absence de démocratie de ce Sommet, les conséquences des politiques néolibérales des pays du G7 sur leur propre (...)

Voilà, c’est fini. La ville de Québec n’a pas été mise à feu et à sang pendant les manifestations anti-G7 des derniers jours. La police se félicite de son « bon travail ». Plusieurs manifestants se félicitent quant à eux d’avoir tourné en dérision des mesures répressives exagérées face à une majorité de personnes mobilisées voulant simplement exercer leur droit de manifester et d’exprimer une critique sévère et justifiée à l’endroit du G7. On peut dire qu’ils ont réussi à passer leur message et à sensibiliser davantage la population quant au peu de légitimité et de crédibilité qu’a ce club sélect de pays pour traiter des grands enjeux de l’heure, qu’il néglige par ailleurs, notamment la montée des inégalités sociales et l’urgence de la transition écologique pour lutter contre les changements climatiques. Malheureusement, cependant, il risque de se trouver trop de gens pour penser que, finalement, tous ces escadrons de policiers anti-émeutes lourdement armés dans les rues de la capitale étaient justifiés. Après tout, si c’est ce que ça prend pour « que tout se passe bien », pourquoi pas ?, se disent-ils.

Le Sommet pour la transition énergétique juste [1] qui vient de se tenir à Montréal le 23 et 24 mai dernier illustre bien la question centrale qui se pose aux tenants de la transition écologique. Est-ce par le moyen d’un vaste dialogue social avec les élites au pouvoir que nous avancerons vers une économie basse en carbone ou est-ce plutôt par la construction d’un rapport de force mobilisant les mouvements sociaux porteurs d’une vision de transformation du paradigme actuel. Le rachat du pipeline Trans Mountain de Kinder Morgan par le gouvernement fédéral [2] à peine quelques jours plus (...)
Les chefs d’État des pays du G7 auront beau se réunir dans un site enchanteur, en plein cœur de Charlevoix, rien ne laisse penser que leur sommet sera agréable. Pendant de longues années, les rencontres de ce club sélect ressemblaient à des réunions d’amis. On s’entendait sur les politiques néolibérales à soutenir, on prenait de belles photos et on rentrait chez soi le sourire aux lèvres. Cette année, les tensions seront grandes entre des gouvernements qui ont des intérêts très divergents. Depuis ses origines, le G7 incluait essentiellement des pays dirigés par des gouvernements de centre-droit (...)
Le Canada est l’hôte, en juin prochain dans la région de Charlevoix, du Sommet du G7 qui réunit annuellement sept pays capitalistes parmi les plus riches de la planète. Officiellement, ce forum prétend vouloir concerter les responsables politiques de ces pays riches devant les défis auxquels font face les populations et la planète. Il est plutôt une occasion pour eux de partager des orientations pour mieux servir les intérêts économiques des grandes entreprises qui dominent le monde, bien loin des préoccupations des peuples et de la planète. Des groupes de la société civile se sont coalisés (...)
Les astres étaient pourtant bien alignés. Il était plus que temps que nos gouvernements s’attaquent de front au problème des paradis fiscaux. Les Panama Papers et les Paradise Papers ont permis de démontrer l’ampleur des fuites fiscales. Les pressions se sont beaucoup portées sur le gouvernement de Justin Trudeau, celui qui est le plus en mesure de légiférer sur la question. Pourtant non seulement celui-ci refuse d’intervenir sur la question, mais il contribue à accentuer le problème. Avec une arrogance inacceptable, il rejette du revers de la main les nombreuses propositions pour corriger (...)
Il y a 60 ans déjà avait lieu l’une des grèves les plus percutantes de l’histoire du Québec, dans une ville créée seulement quatre ans plus tôt en plein cœur de la Gaspésie par la Gaspé Copper Mines, une filière de la Noranda Mines. La communauté gaspésienne s’y réunira le 27 mai prochain pour commémorer le soixantième anniversaire de cette grève historique. Les familles des travailleurs, des représentants syndicaux des Métallos et de la FTQ ont déjà confirmé leur présence. Au-delà de cette commémoration, les événements de la grève de Murdochville passent malheureusement souvent sous silence, même (...)
Le 23 avril 2017, sur le quai de Sainte-Angèle à Bécancour, des centaines de citoyen-ne-s lançaient l’opération Vous ne passerez pas qui comporte quatre volets : une campagne contre le règlement sur l’eau potable, la création de comités de mobilisation, une campagne d’affichage et une formation en résistance citoyenne. Le but est de mettre un terme aux nouveaux projets des industries pétrolière et gazière sur le territoire du Québec. Le Journal des alternatives a rencontré Carole Dupuis, une militante, coordonnatrice générale et porte-parole du Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (...)

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