Selon le psychiatre auteur de cette tribune, une approche démocratique de la pandémie est possible. Dans sa vision, tous resteraient égaux devant la médecine et leurs doutes ne seraient pas méprisés. En revanche, l’enrichissement de l’industrie pharmaceutique et l’emploi de l’argent public seraient scrutés, et mis en balance avec l’urgence climatique.
Boaventura de Sousa Santos analyse dans cet article la situation de révolte populaire, mais aussi de répression (avec plusieurs dizaines de morts) et de militarisation que vit la Colombie depuis le 28 avril dernier. Une répression qui s’est encore accrue depuis la rédaction de cet article. Cali, la troisième ville du pays, est devenue l’épicentre de la confrontation de classe dans le pays. Les organisations sociales ont déjà appelé à une nouvelle journée de mobilisation, le mercredi 12 mai 2021.
Tout laisse à penser que le Brésil dépassera sous peu le nombre de morts enregistré aux États-Unis, à cause du je-m’en-foutisme du gouvernement de Bolsonaro. La situation s’est aggravée, les hôpitaux manquent terriblement d’oxygène et de lits. Bolsonaro est atteint de thanatomanie, une tendance pathologique à jouir de la mort d’autrui.
Avec plus d’un million et demi de cas et plus de 100 000 décès recensés, les États-Unis paient un lourd tribut à la COVID-19. Mais la crise sanitaire révèle surtout un pays miné par les inégalités, profondément ségrégué, où le rêve américain ne semble plus qu’un lointain souvenir. Et si la première puissance mondiale entrait dans une phase d’appauvrissement généralisé sans précédent ?
Le gouvernement de Bolsonaro encourage les grands propriétaires terriens et les compagnies minières à piller les ressources des terres indigènes. Aujourd’hui, les populations autochtones du Brésil doivent en plus affronter l’épidémie. Elles comptent sur le travail de leurs élues et représentants communautaires sur le terrain.
Il y a à peine quarante jours, nous étions au bord d’un soulèvement transféministe décolonial, qui a été stoppé net par la crise du Covid-19. Le monde capitaliste s’est arrêté, nous laissant une formidable opportunité de métamorphose politique et sociale, telle que l’enseigne le chamanisme amérindien.
La Tunisie se prépare au déconfinement avec un système social à bout de souffle. Certes le gouvernement a réussi à contenir l’épidémie et ses conséquences avec des mesures d’urgence. Mais les infrastructures publiques et de santé sont fragilisées par la politique menée sous Ben Ali, particulièrement dans les régions de l’intérieur et les quartiers populaires. Face aux inégalités sociales comme territoriales, un nouveau mouvement de contestation pourrait voir le jour.
Le philosophe allemand d’origine sud-coréenne Byung-Chul Han met en garde les Européens qui saluent les stratégies numériques mises en place par des pays asiatiques pour lutter contre la maladie. Le prix à payer est souvent exorbitant. Le virus n’a pas fait ralentir le capitalisme, mais il l’a mis en sommeil. L’Europe adoptera-t-elle un régime de surveillance numérique permanente à la chinoise ?
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