Afrique

Tout a commencé par une accusation de viol et menaces de mort faite par une employée d’un salon de beauté, à l’encontre d’Ousmane Sonko, député et président du Parti des Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité (PASTEF), le 2 février 2021. Figure importante et fougueuse de l’opposition, candidat de la dernière présidentielle, Sonko semble très populaire. Il se présente comme un candidat anti-système et son discours de rupture rejoint particulièrement les jeunes. Je ne connais pas son programme, certains me disent que c’est un rigoriste et je n’ai pas d’avis sur ses intentions, mais toujours est-il qu’il porte dans son discours un anti-occidentalisme (un peu primaire), la lutte à la corruption et la critique de la dépendance du pays aux intérêts étrangers.

La Tunisie se prépare au déconfinement avec un système social à bout de souffle. Certes le gouvernement a réussi à contenir l’épidémie et ses conséquences avec des mesures d’urgence. Mais les infrastructures publiques et de santé sont fragilisées par la politique menée sous Ben Ali, particulièrement dans les régions de l’intérieur et les quartiers populaires. Face aux inégalités sociales comme territoriales, un nouveau mouvement de contestation pourrait voir le jour.

« N’offrez pas de fleurs, le 08 Mars n’est pas la Saint-Valentin », gronde une bannière brandie par une manifestante qui paradait, hier, dans les rues d’Alger. Sur d’autres pancartes, on peut lire ce même message : « On n’est pas venues faire la fête, on est venues pour que vous partiez ». Comme en écho à ce slogan, la foule, composée essentiellement de femmes, des femmes de tout âge et de toute condition, scandait : « Ma djinache nahtaflou ya issaba, djina bach tarahlou ya îssaba ! » (On n’est pas venus faire la fête, on est venus pour vous obliger à partir). On l’aura compris : ce 8 mars 2020 a (...)

Si la lutte pour le climat est encore largement timide en Afrique, un mouvement d’engagement citoyen commence à rejoindre la jeunesse africaine.

Article d’abord publié sur le site de L’autre quoditien Au Soudan, la situation s’aggrave de jour en jour. A Khartoum, les milices janjaweed s’introduisent dans les maisons pour battre, violer et tuer. Chaque Soudanais est aujourd’hui soumis à un arbitraire total. Personne ne sait si il sera en vie demain. Pour terroriser les populations, on attaque au hasard et on crée un climat d’insécurité généralisé. Les milices veulent pousser les civils à s’armer, pour pouvoir justifier leurs crimes. Pour le moment, les Soudanais ne sont pas tombés dans le piège. Ils continuent d’exercer une résistance (...)
Article publié d’abord sur le site d’APC, en anglais et dans le Alternatives International Journal. Traduit en français par Marie Perrier, membre du Comité de rédaction du Journal des Alternatives. Les manifestations au Soudan ont atteint un niveau sans précédent, les femmes et les jeunes étant à l’avant-garde d’un mouvement pour le changement qui semble avoir réussi à évincer le président Omar el-Béchir, après des mois de lutte en ligne comme hors ligne. Mais comment tout cela a-t-il commencé ? Revenons sur les événements. Des mois de protestations et de répression, dans la rue et en ligne Le (...)
Un entretien avec Omar Benderra (membre de Algeria-Watch) paru d’abord sur le site de Algeria-Watch. Qu’est-ce qui explique la formidable mobilisation des Algériens ce 22 février dans plusieurs villes du pays, alors que personne ne sait qui a appelé à la marche ? Cela ressemble, toutes proportions gardées, aux événements d’octobre 1988. On savait qu’il allait se passer quelque chose, mais on ne savait pas d’où ça venait. Interpréter les intentions d’un système politique hermétique, violent et cynique, qui pratique depuis toujours une forme d’endogamie régressive au sommet de structures (...)
Les pays les plus touchés par les ravages du virus Ebola font face à des crises sanitaires majeures. Celles-ci sont la conséquence directe des mesures structurelles orchestrées depuis plus de trente ans par le FMI et la Banque mondiale. L’annulation des dettes des pays du Sud doit être une priorité. Le club des pays les plus riches du monde, le G20, s’est engagé à « éradiquer l’épidémie d’Ebola et à couvrir ses conséquences économiques et humanitaires à moyen terme ». Plus de 5.600 personnes en sont déjà mortes en Afrique de l’Ouest. Comment les gouvernements du G20 comptent-ils « éradiquer » (...)
L’épidémie actuelle est une épidémie engendrée et alimentée par la pauvreté, conséquence des inégalités extrêmes causées par le système capitaliste actuel. Le 8 Août, l’Organisation Mondiale de la Santé a déclaré l’épidémie Ebola de l’Afrique de l’ouest comme une urgence de santé publique d’intérêt international. La déclaration est venue 4 mois après le rapport de l’OMS sur l’épidémie majeure Ebola en Guinée en Afrique de l’ouest. Les chercheurs retracent l’épidémie à partir d’un enfant âgé de 2 ans qui mourut le 6 décembre 2013. L’épidémie qui commença en Guinée et se répandit à 3 pays voisins – Le (...)
L’Afrique maudite, éternellement engluée dans les démons des conflits et de la pauvreté, Lionel Zinsou n’y croit pas. A la tête du fonds d’investissement PAI Partners, cet orateur de talent est aujourd’hui l’une des icônes incontournables de l’afro-optimisme à qui l’on manifeste un intérêt croissant. Lui qui est également conseiller au cabinet du président du Bénin nous livre un aperçu des raisons qui le poussent à croire en l’Afrique. Un optimisme sincère, argumenté, mais pas béat. Guerres, pauvreté et pandémies comptent parmi les clichés sur l’Afrique les plus ancrés dans les consciences (...)
Si les réactions officielles à la mort de Nelson Mandela ont fusé de toute part le 5 décembre dernier, chacune rivalisant d’inspiration et de solennité, les plus sincères sont assurément venues de ceux ayant menés le combat contre l’apartheid à ses côtés. Au Québec, Aziz Salmone Fall, membre fondateur du Groupe de recherche et d’initiative pour la libération de l’Afrique (GRILA) et ex-coordonateur du Réseau québécois contre l’apartheid, est l’un d’eux. Même s’il n’a jamais eu l’honneur de rencontrer Madiba en personne, comme il le rappelle dans une lettre à son hommage, publiée le 7 décembre dans Le (...)
Deux ans après l’indépendance, le Sud Soudan au seuil de la guerre civile C’est un scénario que les stars d’Hollywood, Don Cheadle, Matt Dillon et surtout Georges Clooney, qui avaient passionnément milité en faveur de l’indépendance du Sud Soudan, n’avaient pas prévu : une « armée blanche » composée de 25.000 hommes armés de bâtons et de machettes, le visage couvert de cendres pour se protéger des insectes et effrayer les ennemis, marche sur Bor, la capitale de l’Etat de Jonglei, soutenant le vice président Riek Machar, en rupture avec le chef de l’Etat Salva Kiir. Cette attaque sur Bor est le (...)
La France a accueilli un Sommet à l’Elysée les 6 et 7 décembre : plus de 37 chefs d’Etat africains y ont été convoqués ou invités. Le gouvernement Hollande, pratiquement au fond du baril dans l’opinion publique française, a certainement souhaité redorer son image en orchestrant cet événement sur la scène internationale. Mais les motivations de fond sont davantage, disons, alimentaires. Avec comme thème principal « la paix et la sécurité », ce Sommet a également regroupé autour de la table des représentations significatives de l’ONU, du Conseil Européen, de la Commission européenne, de la Banque (...)
Depuis quelques années, la responsabilité sociale des entreprises est devenue un enjeu majeur, voire un outil de compétitivité concernant la légitimité des compagnies. C’est d’autant plus vrai dans le secteur extractif. Les scandales environnementaux, les déplacements de populations, le manque de transparence ou encore la corruption font fréquemment les manchettes et ébranlent la réputation des compagnies minières. Le Canada ne fait pas figure d’exception. En effet, il est sans aucun doute un des leaders mondiaux dans le secteur extractif. Ses actifs à l’étranger se chiffrent, selon les (...)
Le 22 mars dernier, Talatou Boukari, représentant de la communauté d’Essakane, en collaboration avec l’organisation FIAN Pays-Bas était de passage à Wageningen pour faire connaître les effets néfastes de la compagnie minière canadienne IAMGOLD. « Contrairement aux Canadiens, nous n’avons pas eu besoin d’un diplôme pour trouver l’or », a déclaré Talatou Boukari, président du conseil de développement du village d’Essakane, situé au Burkina Faso lors d’une conférence aux Pays-Bas. Depuis plus de 25 ans, les travailleurs d’Essakane ont gagné leur pain en minant l’or de manière artisanale dans cette (...)
Le livre To Cook a continent - destructive extraction and climate crisis in Africa propose une approche alternative de la situation africaine face à la mondialisation. De la traite de l’esclavage à l’extraction des ressources dont regorgent les sols africains, son auteur, Nnimmo Bassey, remet en cause les rapports qu’entretiennent les puissants du continent africain avec leurs confrères internationaux. On y (re)découvre comment l’exploitation des ressources naturelles par des compagnies étrangères, la destruction de l’environnement et les conflits sont intrinsèquement liés en Afrique. (...)
Une invasion à grande échelle est en train de se dérouler en Afrique. Les Etats-Unis sont en train de déployer des troupes dans 35 pays africains, en commençant par la Libye, le Soudan, l’Algérie et le Niger. Signalée par l’agence de presse Associated Press le jour de Noël, cette information était absente de la plupart des médias anglo-américains. L’invasion n’a pratiquement rien à voir avec « l’Islamisme », et presque tout à voir avec la mainmise sur les ressources, notamment les minerais, et une rivalité croissante avec la Chine. Contrairement à la Chine, les Etats-Unis et leurs alliés sont (...)
Depuis un certain temps, un nouveau vocable a envahi les médias et les espaces de discussions tant internationaux que nationaux : celui du changement climatique. Quelles sont les conséquences du changement climatique sur l’autonomisation des femmes rurales ? Comment peuvent-elles s’impliquer dans la lutte contre ce fléau ? Quelles alternatives peuvent-elles mettre en œuvre pour mettre fin à ce cataclysme écologique ? Les causes du changement climatique C’est le carbone soit le CO2 - gaz à effet de serre provenant des industries, des véhicules motorisés, des forêts, des savanes brûlées (...)
A l’insu de la vaste majorité de la population canadienne, le gouvernement et les forces armées du Canada sont fortement impliqués dans l’invasion française au Mali et dans l’intervention impérialiste croissante dans l’ouest de l’Afrique, dont le Mali fait partie. Étant conscient qu’il n’y a pas d’enthousiasme dans la population canadienne pour une participation du pays dans une autre guerre impérialiste, le gouvernement conservateur de Stephen Harper s’est donné beaucoup de mal à présenter le rôle de l’armée canadienne dans la guerre au Mali comme limité et inattendu. Mais ce n’est qu’une (...)
Avant le 14 janvier 2011, les médias tunisiens étaient l’un des trois piliers fondamentaux de la dictature de Ben Ali, avec la police et la justice. La censure touchait tous les domaines d’expression : de l’information aux arts et à la littérature. Un puissant appareil policier, doté de moyens technologiques perfectionnés surveillait l’Internet ; les journalistes critiques ou désobéissants étaient harcelés, parfois battus et emprisonnés. Les médias, publics ou privés, n’étaient que des instruments de propagande de l’État, et ceux qui les dirigeaient étaient méticuleusement choisis pour ne rien (...)
Lorsque la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de la République Démocratique du Congo (RDC) a déclaré Joseph Kabila vainqueur de l’élection du 28 novembre 2011, l’Occident s’est montré réticent à l’acceptation des résultats. Pourtant, moins d’un an plus tard, on tente d’oublier la question et de revenir à une situation « normale » vis-à-vis du gouvernement réformé de Kabila. Mais à quel prix ? Résultat controversé Robert Mugabe, un vieil ami des Kabila, fut le seul chef de gouvernement présent à l’inauguration de ce dernier, en décembre 2011. Les pays occidentaux n’envoyèrent que des (...)
N’oublions jamais le triste rôle des "ni-nis" patentés, et de la gauche "plurielle anticapitaliste". Elle n’est ni plurielle ni anticapitaliste. Elle est complice. Il y a un an, le 20 octobre 2011, le Colonel Kadhafi était sauvagement lynché et assassiné des mains des mercenaires de l’OTAN. Assassinée avec lui, aussi, la révolution libyenne, la Jamahiriya, qui avait obtenu des succès si manifestes que l’ONU, un mois avant de donner son feu vert pour la fameuse "zone d’exclusion aérienne", félicitait le gouvernement libyen, lui-même, pour ses grandes avancées sociales. Depuis, la Libye est (...)
Une conférence qui se tenait le 2 mai dernier à Lusaka, en Zambie, avait pour thème « L’intégration de l’agriculture biologique dans l’agenda africain de développement ». Elle a accueilli 300 participants provenant de 35 pays. Les sujets principaux étaient l’importance de la sécurité alimentaire et l’agriculture durable. « L’agriculture biologique peut offrir un ensemble impressionnant d’avantages économiques et environnementaux, tout en améliorant la sécurité alimentaire pour les pays du Sud, incluant en Afrique » affirme Petko Draganov, secrétaire général adjoint de la Conférence des Nations Unies (...)
Lors du récent sommet du G8 à Camp David, les États-Unis ont annoncé un nouveau plan de quelque trois milliards de dollars pour lutter contre la faim et la pauvreté en Afrique. Particularité de l’initiative : l’essentiel de l’argent viendra sous forme d’investissements d’entreprises privées, peu habituées à ce type d’action. Les dirigeants du G8 veulent y voir un renouveau de l’aide internationale. Plusieurs, toutefois, accusent les grandes puissances économiques de revenir sur leurs engagements antérieurs et de « vendre » le continent aux multinationales de l’agrochimie. « Près de 218 millions (...)
L’auteur est président du Congrès rwandais du Canada (CRC) Perpétue Muramutse est coordinatrice du Réseau international des femmes pour la démocratie et la paix (RIFDP) –Section Canada La ministre rwandaise du « Genre et du développement familial » est au Canada. Ce dimanche le 10 juin, elle a tenu une conférence à Ottawa sur le thème de comment le leadership est essentiel dans la promotion de l’égalité des sexes et le renforcement du rôle de la femme. Des sources à Kigali affirment aussi qu’elle serait venue pour préparer une visite imminente du président Kagame au Canada. Lorsqu’on connait le (...)
Il est un exemple de démocratie et de bonne gouvernance pour l’ensemble du continent africain. Le Mali, pays de 15 millions d’habitants enclavé dans l’Afrique occidentale, est aujourd’hui aux prises avec une crise politique existentielle, dont l’issue est incertaine. Depuis le déclenchement le 17 janvier dernier de l’insurrection touarègue opposant l’armée malienne aux rebelles touaregs du Mouvement national pour la libération de l’Azawad, le Mali fait face à une instabilité politique importante, dont les effets s’étendent par-delà ses frontières nationales. Dès le mois d’octobre 2011, des (...)
Le groupe Amnistie internationale du Collège Marie-de-l’Incarnation est fier d’accueillir la conférence "Printemps arabe : Et si on parlait de droits humains !" Depuis un an le monde arabe est devenu le théâtre d’évènements historiques majeurs : manifestations, protestations, contestations, soulèvements populaires... autant de signes de mécontentement et de colère exprimés par des peuples qui malgré leurs spécificités, partagent tous, le désir de liberté et de changement démocratique. Ils partagent le rêve de voir leurs pays devenir une terre où le droit, l’égalité et la justice sociale sont (...)

Kony 2012

15 mars 2012
Je suis Africaine et j’aimerais apporter ici mon point de vue sur un sujet brûlant de l’actualité : Kony 2012. Mettre les choses en contexte Avant toute chose, j’aimerais vous inviter à mieux comprendre les éventuelles implications d’une intervention militaire occidentale en terre africaine, qui n’est jamais fortuite. À moins d’une redéfinition de la notion de pouvoir qui partirait véritablement du peuple et non des pouvoirs financiers, Invisible Children expose l’Ouganda à un cycle de violence dont il sortirait difficilement, et de jouer les gendarmes dans un pays souverain n’est pas (...)

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